Rechercher d'autres petits patrimoines - Page précédente Tweeter
Le calvaire
à
Moulins-en-Tonnerrois (89)
|
|
Autres petits patrimoines dans le département
89 (Yonne) |
A Yrouerre, Germolio

A Pacy-sur-Armançon, Art funéraire

A Tonnerre, L'ours devant l'hôpital

A Tonnerre, La tortue

A Avallon, La grenouille d'or

A Noyers, Porte Nord et Tour Clocher de l'église Notre-Dame

A Avallon, Sculpture "La Fête Païenne"

A Thizy, Les chats de Thizy

A Vault-de-Lugny, L’église Saint Germain - Les treize tableaux de la Passion du Christ – Tableaux VIII à XIII

A Avallon, Rhinocéros

A Tanlay, Les portes de la "Cour Verte" du château de Tanlay

A Avallon, Maman, les p'tits bateaux...

|
Département : Yonne
Arrondissement : Avallon
Canton : Noyers
GPS :
47.7323 N /
4.0333 E
Rubrique : Art - Sculpture
Code postal : 89310
Date de dépôt : 13/06/2011
|
Ce calvaire, en bois, a été édifié en 1766 par le sculpteur tonnerrois Charles-Antoine Bridan. Il a failli être détruit au début du 20e siècle mais une campagne de presse menée par Maurice Barrès, en 1912 a permis de le sauver. Il a été classé monument historique. Il est protégé par un édicule formé de quatre piliers en pierre soutenant un toit charpenté, ce qui est rare. Sculpteur français, né à Ravières, dans l’Yonne, le 31 juillet 1730, décédé à Paris le 28 avril 1805, Charles-Antoine Bridan obtient le Prix de Rome en 1754 pour le "Massacre des Innocents", après avoir eu le deuxième prix l’année précédente. Il entre à l’Académie en 1772 et devient professeur en 1780.
Extrait de la Revue des Deux Mondes tome 19ème 1914, discours de Maurice Barrès en 1912 :
Dans une petite commune de l'Yonne, à Moulins-lès-Noyers (Moulins en Tonnerrois), il existe un calvaire. Ce calvaire est composé d'un Christ en bois sculpté, il est l'Å“uvre d'un sculpteur de mérite, Charles-Antoine Bridan, grand prix de Rome, membre de l'Académie des beaux-arts. Ses Å“uvres sont remarquables. Dans le courant de l'année dernière, on s'aperçut que le calvaire avait besoin de réparations. Le conseil municipal, propriétaire, n'y voulait rien dépenser. Soit ! dirent les amis du calvaire, qui se cotisèrent et trouvèrent les 900 francs nécessaires. Mais le conseil municipal, ô merveille! leur refusa l'autorisation de réparer. On m'avertit. Le cas ne m'étonna pas outre mesure; il y a des exemples assez nombreux. Pourtant je publiai dans l’Illustration un article accompagné de deux belles photographies… La direction des Beaux-Arts s'émut. Un architecte des monuments historiques vint à Moulins, et l'on me fit savoir que la question du classement était à l'étude et qu'il y avait bon espoir. Mais, tandis que les bureaux méditaient, voilà -t-il pas que mon article et mes photographies faisaient auprès des marchands une belle réclame au Christ de Bridan. Elles avaient été reproduites dans un journal américain ; les antiquaires accoururent, et, complication merveilleuse, en se promenant dans le village, ils dénichèrent un tableau intéressant à la sacristie de l'église. Tout naturellement, ils demandèrent à l'acheter. Là -dessus, en novembre dernier, arriva la nouvelle que la Commission des monuments historiques me donnait raison et qu'elle se prononçait pour le classement du calvaire. D'urgence, le conseil municipal se réunit, et je veux que vous entendiez les considérants de la délibération qu'il prit, le ? novembre, à sept heures du soir. Ecoutez cet extrait du registre des délibérations : « Considérant que, d'après la loi de Séparation, il est interdit d'élever sur les places publiques tout monument ou emblème ayant un caractère religieux ; « Considérant que la demande de réfection du calvaire n'émane que du curé seulement ; que la plupart des habitants s'en désintéressent complètement, estimant qu'elle n'est d'aucune utilité ; « Considérant, en outre, que le conseil municipal, désireux que la neutralité soit observée, ne saurait donner son approbation à la réfection d'une construction de ce genre (Exclamations à droite et au centre) qu'on se propose de réédifier dans un but de propagande religieuse, « Dans ces conditions et pour ces motifs, le conseil refuse son approbation à la demande de réparations, ainsi qu'à celle de classement. » Par bonheur, cette fois, la Commission des monuments historiques n'était pas d'humeur à reculer devant cette réunion de Bouvard, de Pécuchet et de Homais. (Rires et applaudissements à droite.) Elle en appela devant le Conseil d'Etat, et, grâce à cette haute juridiction, l'injustifiable opposition du conseil municipal de Moulins a été brisée en septembre dernier, après une lutte de vingt mois. Numéro du petit patrimoine : 89271_1
|