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Demeure de Lady davis à Charbonnières-les-Vieilles (63)

Département : Puy de dôme
Arrondissement : Riom
Canton : Manzat
GPS : 45.9957 N / 3.0005 E
Rubrique : Bâtiment - Chateau et fortification
Code postal : 63410
Date de dépôt : 18/12/2006

Antoinette Léontine Bouchat était fille de Mathieu, huissier à Riom, petite-fille de François, maire de Charbonnières de 1795 à 1800. Elle avait reçu une solide éducation et, lorsqu'elle se trouva veuve du Commandant Clavel, elle devint professeur dans une famille anglaise, les Maigret. Les deux jeunes filles à qui elle donnait des cours de français avaient un frère utérin : John Mortimer Davis, jeune lord de 18 ans.
Comme elle devait être belle Antoinette ! Le jeune lord tomba amoureux d'elle qui était de 24 ans son aînée ! Et, contre le gré de sa famille, il l'épousa. Le couple vint s'installer à Charbonnières-les-Vieilles. A la place de la maison Bouchat fut construite une magnifique gentilhommière en pierres blanches - que les villageois nomment le château. On pénètre dans la propriété par un portail en fer forgé qui figura à l'exposition universelle de 1878. Un cèdre bleu du Liban était avec le temps devenu un arbre remarquable que la tempête de 1999 mit à bas. Il y avait aussi des écuries, corps de bâtiment en forme de U; elles ont été vendues à la fin du XX° à un fondeur. Hélas! le bâtiment central fut détruit par une explosion due à une fuite de gaz. Reconstruit, il n'a pas retrouvé son cachet.
Le couple habita le château de 1882 à 1885. John Mortimer fut plus d'une fois, dit-on, touché par la grâce des jeunes villageoises... En 1885, ce fut la rupture, le divorce. Exit le lord. La Lady resta au village où elle mourut en 1918, âgée de 84 ans.
Elle est enterrée au cimétière de la commune. La pierre tombale ne porte que le nom de son père : Mathieu Bouchat. Une bien ingrate postérité a scellé ce destin singulier! Est-ce ainsi que le sort se venge de celle qui sortit de l'anonymat des sentiers obscurs où chemine le peuple et auxquels sa naissance la destinait?
Je connus une femme, née à la fin du XIX° siècle, qui avait, enfant, rencontré Lady Davis. Alors qu'elle jouait avec des camarades au lieu-dit La Myade, elle vit arriver "la Dame", accompagnée de sa bonne. Les fillettes trouvèrent amusant de bloquer le chemin de quelques branchages et se postèrent en observation derrière la haie. Les deux femmes parvinrent au "barrage" et les petites facétieuses, qui pouffaient de rire, furent vite débusquées. Lady Davis s'enquit de leur identité. La bonne évoqua la situation familiale délicate de C., ma narratrice, et la Dame donna à l'enfant une pièce d'or !

Biblio : Histoire de la commune de Charbonnières-les-Vieilles de Gilbert Danton.
PP non proposé à l'exploration : propriété privée. Photos déposées avec l'aimable autorisation des propriétaires.
Numéro du petit patrimoine : 63093_7