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crocodile au jardin à Bordeaux 1er (33)

Département : Gironde
Arrondissement : Bordeaux
Canton : Bordeaux-1er-Canton
GPS : 44.8384 N / -0.5815 E
Rubrique : Art - Autre
Code postal : 33000
Date de dépôt : 03/12/2011

Bien gardé derrière les grilles, vous ne verrez
que lui! la mâchoire largement ouverte, il montre
les dents, je viens vous parler du Crocodile du
jardin de la mairie.Il surprend il dérange,il
interpelle au milieu de ce petit havre de verdure
où "potichent" de belles statues.Le crocodile
attire,on tourne autour, on le découvre,on
l'apprivoise,enfin, on le voit..inoffensif.Un
nouveau regard et toutes ses facettes
s'illuminent, s'imprègnent du décor.On doit cette
oeuvre à Guillaume Renou,diplômé des Beaux-Arts de
Bordeaux,il réalise au travers de matériaux
artificiels,chics et modernes,propose une vision
ethnologique de l'Art, de l'Homme et de ses
peurs.Animal primitif jaillissant d'un miroir en
inox poli:l'Art sous toutes ses facettes.

Une énumération de chiffres, c’est toujours ennuyeux mais ça donnera quand même une bonne idée de ce qu’était la « bêêête » à ceux qui ne peuvent plus la voir, ou du moins plus dans les jardins de la mairie de Bordeaux :
- 8 mètres de haut,
- 2,5 tonnes.
- 50 dents de 50 cms chacune, laquées blanc.
- 14990 écailles en inox miroir irisé vert et violet.
- Yeux en inox (70 cms de diam.) formés en hémisphéres

A l'origine, cette oeuvre, à l'instar de 11 autres qui furent installées dans toute la ville, faisait partie d'une exposition temporaire.

Le crocodile, mis en place les 28 mai (première mâchoire), 28 & 29 juillet 2009 (reste de la tête), Il jaillit de la fontaine du jardin de la mairie de Bordeaux comme mû par un ressort, pour happer quelque imprudent oiseau qui volerait trop bas.

Le fan-club du croco se démena pour assurer une certaine pérennité à l'objet de leur flamme et alla même jusqu'à créer un groupe sur Facebook : « Sauvons le Crocodile de G. Renou à Bordeaux ». Pas trop gourmands, ils demandaient que la sculpture reste en place jusqu'à la fin de l'été, ce que la Mairie accepta et l'on prit date pour le 14 septembre.

Mais comme les histoires d’amour finissent mal en général, celle-ci ne devait pas échapper à la règle. Et lorsqu’il fallut déménager le saurien vers des marigots plus accueillants, on se vautra dans le cloaque du tribunal administratif.

L’auteur, Guillaume Renou, prétendant que son œuvre avait souffert lors de son installation par les agents techniques de la ville, a fait savoir que son crocodile ne bougerait pas aussi longtemps que la ville de Bordeaux ne l’aurait pas indemnisé.

Le différend enfla, s’installa dans le temps et croupit pendant plusieurs mois jusqu’à ce que le TA n’y mette un terme. Le 30 novembre 2011 Guillaume Renou fut donc condamné à virer son encombrant croco menacé de finir en sac à mains par les conseillers municipaux qu’il se proposait quand à lui de bouffer un par un … Non, ça c’est pas vrai, c’était juste pour voir si vous suiviez …

L’astreinte de 200 € par jour de retard dut sans doute convaincre l’artiste et le nécessaire fut fait le 2 janvier 2012. C’est pourquoi maintenant, on ne peut photographier qu’une fontaine que le crocodile a rempli de ses larmes (vous voyez bien qu'ils en ont), qu’on peut sans crainte, si ce n’est celle des gardes municipaux, traverser à pieds sans risquer la morsure du monstre …
Numéro du petit patrimoine : 33063_79