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Chapelle St Christophe à Montferrand (Intérieur). à Montferrand-du-Périgord (24)

Département : Dordogne
Arrondissement : Bergerac
Canton : Beaumont-du-Périgord
Rubrique : Religieux - Eglise ou chapelle
Code postal : 24440
Date de dépôt : 19/07/2008

Voir PP extérieur
Les peintures murales :
A Montferrand, comme partout en France, les peintures murales ont été badigeonnées après le Concile de Trente entre les XVème et XVIIème siècles. Presque par hasard, en 1980 on redécouvrit ce patrimoine de peinture à détrempe : technique consistant après application sur le mur d'une couche de lait de chaux, à peindre avec une solution aqueuse de pigments végétaux ou minéraux associée à un agglutinant (colle, blanc d'œuf).
Les peintures romanes : saint Léonard :
On trouve ici des peintures romanes chargées de poésie naïve sous l'inscription « LEONARDUS » Saint Léonard qui homme de foi et ermite accomplit des miracles. Cette œuvre semble contemporaine de l’édification du monument.
L'église à son origine devait être largement revêtue de peinture, recouvertes par la suite : paroi sud de la nef, on découvre les restes d'une composition détruite par le percement d'une ouverture.
Les peintures Gothiques :
Dans le chœur une grande composition couvre toute la voûte. La première partie évoque l'univers. Un semis d'étoiles met en relief les astres du jour et de la nuit. On croirait du Chagall, du Cocteau !
La seconde partie est peinte en fond du chœur et au sommet de la voûte. Un Christ en majesté dont le dessin, la couleur et l’expression rappellent étrangement celui peint dans l’église de Martignac dans le Lot (voir PP).
Autour du christ, on retrouve le grand thème du «tétramorphe » entourant le Christ en gloire dans l'apocalypse de saint Jean.
Saint Mathieu en homme ailé, le lion est saint Marc, le taureau est saint Luc, l'aigle, symbole de saint Jean à ici disparu dans le trou de passage de la corde des cloches.
Dans le chœur à gauche : une« Annonciation ». Marie, vêtue de bleu avec, très exceptionnellement à gauche, l'ange Gabriel.
A droite de la fenêtre, voici saint Christophe. Similitude ? Overdose de romanisme ou de gothisme ? Mais ce personnage ne serait il pas le frère ou le cousin de certains peints aux murs de Martignac, de Lunegarde, Caniac du causse…Ou peut-être dans le Berry ? A vérifier !
Sur la paroi sud, à droite du fragment roman aux trois personnages, on voit le début de la représentation d'une « Cène » qui se poursuivait dans la nef ancienne. Elle rappelle une autre « Cène », peinte dans l'oratoire du château de Beynac, et dont la facture fait penser à un même artiste ou à un même atelier.
Le mur nord de la nef le « Léviathan, » représentation symbolique de l'enfer. Celui-ci, malgré son état de conservation présente de grandes similitudes avec celui visible dans l’église Ste Quitterie de Massels en Lot et Garonne. (Voir PP).
Je remercie le petit panneau qui m’a fait découvrir autant de merveilles dans un si petit monument ! Et de plus « ouvert » grâce à une interminable messe, exceptionnelle un vendredi à 11 heures dont j’ai attendu la fin à l’ombre dans le cimetière pour visiter et voler à l’APN quelques clichés !
Comme Paris, saint Léonard vaut bien une messe !!!

Bonsoir. L'extérieur et l'intérieur de l'église, y compris les fresques ont été restaurés au long de l'année 2005 par les Monuments Historiques. Les aménagements intérieurs (autel, bancs..) sous l'impulsion de M. le Curé.
Numéro du petit patrimoine : 24290_2